Carnet de voyage - Je suis un vétéran du MMORPG
Fort de quelques vies antérieures où j'étais au choix pilote de vaisseau spatial, lanceur de feu sous différentes formes, enquêteur au sein d'une organisation secrète, voire marionnette évoluant automatiquement d'un seul clic, j'ai connu la progression des niveaux sous différentes formes. La constante propre au genre du MMORPG est l'aspect long et laborieux de la chose. Si certains jeux vidéo peuvent se conclure en une poignée d'heures se comptant sur les doigts d'une seule main, on peut très bien imaginer passer autant d'heures sur un MMORPG, juste à camper une chouette pour mettre la main sur un casque filant un point en perspicacité.
Toujours dans l'idée du compromis permanent, The Elder Scrolls Online va proposer plusieurs progressions. Les cinquante premiers niveaux vont ainsi passer comme une lettre à la poste. Avec une histoire principale en guise de fil rouge, l'aventurier va progresser selon ses préférences, de l'exploration méthodique au papillonnage de contenu. La barre d'expérience progresse régulièrement et à grande vitesse, jusqu'au point final menant au machiavélique Molag Bal, condamné à perdre. On peut alors considérer l'histoire d'Elder Scrolls Online comme terminée, achèvement du MMORPG moderne où l'on doit arriver rapidement et sans difficulté au bout.
Une pirouette scénaristique, nous invitant à transcender les barrières des Alliances pour devenir un héros universel, va cependant introduire la deuxième progression d'Elder Scrolls Online, le contenu vétéran. En attendant les zones d'aventure, je vais ainsi devoir parcourir les autres factions du jeu proposant un contenu construit exactement de la même manière que ma progression initiale. La différence vient de la difficulté et des récompenses amoindries allongeant la progression, devenant longue et chiante. Pourfendeur de Molag Bal, je dois désormais m'équiper d'un arc pour chasser des lapins.
Légèrement refroidi par l'idée, je vais tout de même insister. Ma patience cependant s'étiole au fil des quêtes que je peux difficilement mettre de coté, pour finalement m'agacer. Je me souviens alors avec nostalgie de mes vies antérieures, ces mois sans fin à tuer en boucle des monstres pour des miettes d'expérience qu'une déconnexion mortelle allait balayer, quel « bonheur ».
Il s'agit en fait de se questionner sur la place d'une progression verticale dans un MMORPG. La progression doit toujours conduire à un objectif, que l'on peut considérer comme le contenu « intéressant » du jeu, ce même contenu long et pénible permettant de donner le temps nécessaire aux développeurs pour proposer de nouveaux contenus aux joueurs. The Elder Scrolls Online propose finalement une histoire bien rythmée, pour ensuite artificiellement allonger sa durée de vie au moyen des niveaux vétérans en attendant du contenu réellement conçu dans ce but. Ce décalage va créer une frustration, alors que le jeu ne fait finalement que reprendre en partie les niveaux exponentiels d'une lointaine époque. Éternel insatisfait, je vais juste continuer de râler au fil de mes niveaux vétérans.
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19 novembre 2024
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